Il était une fois des enseignants en région parisienne (à Claye Souilly) qui rêvaient d’un projet d’école commun autour de la littérature… Il était une fois une auteure jeunesse en Bretagne qui rêvait d’un nouveau grand projet d’imagination… C’est au salon du livre de Vannes que la magie a opéré.
L’année dernière au salon du livre de Vannes, une enseignante fort sympathique a découvert mon stand et les livres dont je suis l’auteure. Nous avons papoté, fait connaissance et rapidement parlé des livres d’enfants, des ateliers d’imagination. Et puis elle est partie découvrir d’autres auteurs. Quelques mois plus tard, Estelle a (c’est son prénom) a repris contact avec moi. Elle avait si bien conté notre rencontre, que les 10 autres classes de son école étaient partantes pour se lancer dans l’aventure ! Moi, j’avais déjà créé un livre avec 9 classes mais 11, ce serait mon record. Quel défi à relever, me suis-je dit. Allons-y !
Imaginer un monde meilleur
En janvier puis en février, je me suis donc installée plusieurs jours à Claye Souilly. J’ai découvert 11 classes d’enfants éveillés, motivés par le projet de donner, tous ensemble, naissance à un livre. Le thème ? Les jeux olympiques, l’écologie. Les enfants ont été rapidement inspirés et ils n’ont pas hésité à donner de la profondeur à leur histoire. Le héros, Karim, un jeune papa sportif rêve de rendre le monde meilleur pour le bonheur de son enfant. Alors qu’il voyage dans différents mondes pour trouver les ingrédients magiques pour soigner son bébé, il en profite pour observer et rapporter de belles idées, des pouvoirs et des objets qui lui permettront d’aider les gens à ne plus avoir faim, à faire la paix et à être heureux. 11 classes, un départ, 9 mondes à visiter, un retour et une conclusion merveilleuse.
Intéressant ce synopsis, non ? Au-delà de l’aventure vécue par le héros, les enfants ont dû s’interroger sur notre monde. Sur ce qu’il était nécessaire de changer. Ils ont dû trouver, dans leur imaginaire, des solutions (un arc-en-ciel qui aimante les déchets, du venin de serpent qui permet de remonter le temps, un arbre de poche qui fait pousser la nourriture souhaitée…). Des solutions magiques certes, mais pourquoi ne pas s’en inspirer pour en faire une réalité ? Comme l’a dit finalement une élève de CE1 : « ce monde est encore mieux que celui-là… Si on pouvait faire ça dans le vrai monde… »
Coordonner les imaginaires
Evidemment, il a fallu une forte organisation pour coordonner les imaginaires de tous ces enfants, du CP au CM2. Regrouper plusieurs classes puis travailler classe par classe puis groupes par groupes. Transmettre les informations au fur et à mesure pour que l’histoire de chacun puisse s’intégrer logiquement dans le déroulé global. Il a fallu un travail d’équipe d’adultes motivés pour accompagner au mieux le travail d’équipe des enfants imaginatifs ! Et nous avons réussi !
Les histoires réunies dans la grande histoire, il restait à réaliser les illustrations. Les enseignants ont choisi de les réaliser avec les enfants mais sans moi (avec mes conseils tout de même 😉 ). Et le résultat est au-dessus de mes espérances ! Les enfants ont travaillé comme des pros, les enseignants les ont soutenus et guidés, les enfants ont persévéré et démontré de vrais talents d’illustrateurs !
Nous avons ainsi donné vie à 184 pages de magie, de voyage, de créativité, de belles idées, de rêverie, d’action, d’humour…
En parallèle, la mairie de Claye Souilly s’est mobilisée pour soutenir le projet de l’école : un reportage a été tourné sur nos ateliers et l’impression du livre a été réalisée via la mairie. Ce qui a permis à chaque enfant de pouvoir commander son livre. 184 pages tout de même ! Merci ☺.
S’émerveiller du défi accompli
Je suis retournée il y a quelques jours à l’école Maryse Bastié. J’y ai retrouvé les enfants qui ne m’avaient pas oubliée malgré les nombreuses semaines passées. Plusieurs sont venus me dire qu’ils s’étaient mis à écrire des histoires, d’autres m’ont remerciée de leur avoir appris à écrire un livre. J’ai même eu l’honneur de découvrir le livre commencé et illustré par l’un d’entre eux puis de lire le début de l’histoire d’une autre petite puce.
Tous étaient si fiers d’avoir relevé un tel défi ! Ils se sont applaudis, ont poussé des Waouw en découvrant leur album illustré. Et moi, j’étais émue des étoiles dans leurs yeux (je n’y peux rien, malgré les nombreux livres réalisés avec les enfants, j’ai toujours la même émotion devant leur émerveillement. Sensibilité quand tu nous tiens…).
Voilà, 11 classes c’est possible. Défi relevé ! C’est la magie des ateliers d’imagination : « tout est possible, sauf l’impossible… »
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